dimanche 30 décembre 2007

Je, tu voles...

Rêve~Borisse
18.12.2007

Une plume d’argent
Vogue sur l'océan ciel.
Elle plisse l'écorce azur,
Et caresse les vents.

Ballottée par hasards et poussière
Elle se plie à son propre caprice
Avale chaque horizon et
D'encores languit

Elle aspire les jours,
Goûte les étoiles, effleure les marées
Elle frémit d’un ailleurs
Aux deux ailes inconnues.

Les saisons la traversent
Et renversent son humeur
Marine ou ambre qu'importe
Elle s'encre sous chaque couleur

Les parfums qui la portent
Et les doigts de la pluie,
La guident sur les ondes,
En glissant sur sa peau.

Parfois elle semble mourir
Dans les fissures d'un vieux mur
Où les aboiements rauque d'un corbeau
La berce

Elle est un rêve errant
Dans les failles de la vie
Quand une nuit l’accueille de ses bras
Elle s’envole en son matin.

Sombre sous des heures feutrées
Puis rejaillit sous un jour qui
Doucement éclot

Se dépose enfin, délicatement,
Sur les grains du papier vierge
Qui se gorge de poème.

jeudi 20 septembre 2007

Jadis



J'ai vu passer l'été entre deux ondées,

D'éparses pétales ça et là
Sur la nappe à carreaux rouges et blancs

Quelques branches de saules inclinées,
Glisse goutte à goutte sur mon bras
Jadis couvre ma main comme un gant



samedi 18 août 2007

Tu m'aimes ?

Tizen~Borisse
09.07.2007

"J'aime...les fraises
Tagada
J'aime le chocolat
Froid

J'aime pas le frivole
J'aime pas les insectes
Qui volent !
J'aime...les quais...de n'importe où...
J't'aime bien quand tu marches à côté
À genoux

J'aime lorsque part un voilier
Emmène moi...j'te suis...
Oui tu tiendras le foc
Et je serai ton loup

J'aime pas les murs gris
Ceux qui hurlent le silence
Suis-moi j'temmène
J'aime le silence du rouge
Juste les crépitements des bûches de passions
J'aime renverser l'ordre établi
Jeter des fleurs aux fusils

J'aime pas l'espoir que l'on dessine trop coloré
Pour éblouir des coeurs noircis
J'aime le noir à l'encre....
Une terre de chine là dans ma main
J'aime quand mon corps courbe l'échine
Pour faire voyager mes esprits
J'aime lorsque mon coeur ne se prend plus d'assaut
Et goûte à gouttes
J'aime pas les histoires de châteaux
Où les princesses se font traînées

J'aime pas "elles"
T'aimes pas les ailes ?
Celles qui t'emmènent à l'aube de l'horizon ?
J'aime "elle"
J'aime les oiseaux d'ébène
Qui aident le soleil à se coucher

Et toi tu l'aimes ?

J'aime lorsque couché il brûle encore...ailleurs
Puis surgit en un clin d'oeil
J'aime pas les yeux fardés de pacotille
Où les crépuscules ne se reflètent plus

J'aime pas lorsque le soir
Tire sa couverture à lui
Et me laisse blotti contre des rêves froids
Alors aime ma peau nue où se réchauffe
Tes interdits pris dans la glace
J'aime ta folie
Et mon audace..."

Quartier Amande

Tizen~Borisse
07.07.2007

"J'aime ta ville
Ton mouvement qui m'balance
Dans la foule

Des boulevards en images
Sur un corps géographique
Prends le vent et l'orage
J'ai l'abri et le bus

J'aime tes mains
Au fond d'tes poches
Quand tu cherches la carte
De nos souvenirs
Vois j'me suis perdue
Dans tes ruelles insolites
Où même les pavés
Sont sourds à mes pieds nus

J'aime nos cils
Me couler dans les rues d'tes hanches
Quartier Sein Gauche

Et le réverbère double ciel
Qui nous regarde
Sous lequel on se fera
Un parc à baldaquin
Des coussins d'herbe fraîche
Seront les arômes de demain
Une pluie torrentielle
surgira soudain

Pour le couvre-feu des noyés
Des caresses de périphériques
Jusqu'au baiser du coeur de ville
On refera le chemin
De nos centres historiques

Puis nous fermerons au public
Et brûlerons les archives ! "

Le vent nous emportera

Tizen~Borisse
02.07.2007

"Il y avait la route
La liberté sans ailes
Ici le vent se goûte
Et il y avait "Elle"
On donnait à l'orage
Les clés du repentir
Les gouttes que boit le sage
Comme le sang du martyr
Un heureux présage ?
Rester ou s'enfuir
Les mains sans bagages
À vouloir se bannir

Le petit jour décide et lui tire la main
Le secoue, le pousse hors de son lit
Il se lève,
Scrute l'horizon, le front contre la vitre
Son air s'absente dans ces premières brumes
Déjà il sait !

Il y a le doute
Les nuages sans ciel
Le coeur à la soute
Et il y a une aquarelle

L'écueil d'un souvenir et le baiser d'un sein
Ça souffle dans l'écoutille de ces envies
Qu'elle crève !
Une ride a hurlé le début d'un chapitre
Pour toutes ces nuits d'été que les neiges parfument
Le vent se tait...

Il y aura des arbres nus
Penchés au nord
De grandes avenues
Il y aura dans tes yeux de l'or

De l'or et du jade
Un peu de poussière
Et l'horizon"

Ailleurs et ses rives

Tizen~Borisse
27.07.2007

"Dans des rimes moelleuses
J'ai taillé un coussin
Quelques vers de rêveuse
En guise de câlin
De la poussière d'ambre
Se libère de l'écrin
Comme un jour de décembre
Se prenant pour un matin

De la prose en caresse
Du sonnet italien
Pour madame la comtesse
Je me fais musicien
Poète et vagabond à mes pieds
Dans l'esquisse d'un geste
Pour mieux me faire tomber
Dans sa coupe céleste

La complainte d'un mot
Au goût de mandoline
Se fera passereau
Sur votre peau chagrine
Votre plume tel un subterfuge
Duvet de tendre oisillon
Ne m'offrit point refuge
Dans le creux de l'édredon

Allons au parnasse
Me livrer votre audace !

Ma chère il est des pièges
Que vos yeux m'ensorcellent
Où mon corps se déneige
Aux gorgées d'hydromel

De votre air nomade
Point de voltige s'il vous plaît
Je pourrais tomber !
Je veux vous voir jongler
Et me rattraper !
A l'ombre d'une aubade
Au désert de leurs phrases
J'aurais brodé votre éloge
Les pistes ne mènent
Que ceux qui les suivent
À trop vouloir
On en oublie de désirer

Au lit de vos pensées
Je me réchaufferai
Et sur vos bras de vers
Le parfum incessant
D'une oasis à offrir
Je garderai votre orfroi
Comme un mouchoir champêtre
Dans le fond d'une poche
Qui passera les lunes
Dans cette clairière
La lueur sera nôtre
Déjà j'entends votre approche
Comblant du silence la lacune

Votre ombre m'ensorcelle
Voici le vent jouant sur vos mèches
Où les astres s'appellent
Le lieu n'est pas hostile
Pour les pas qui nous manquent
Je coucherai le soleil

Lorsque s'éteindra le monde
Ne restera qu'une lumière..."

J'aurais voulu



J'aurais voulu leur dire que je toucherai les étoiles
J'aurais voulu écrire que je soufflerai ma voile

P'tite réplique d'opale dans une poussière de rires
Du bout de ses doigts sales qui commencent à bleuir

Un jour comme un autre où les minutes passent
S'entrechoquent l'une et elle comme des vers ivres

Ce jour où je ne serais des nôtres quand temps trépasse
Loques d'un bon apôtre restent belles en couvre-livre

Séjour à notre bon plaisir qui lentement m'efface
Époque d'enchères pour des ailes écorce de givre

P'tite poussière d'étoiles dans un lac de lai
Une salle de bal pour un dernier balai

J'ai voulu vous dire que je remplirai une malle
Je n'ai fait qu'écrire que mon coeur est au vent bale.


Immobile



Les mots courent
Sans toutefois perdre haleine
Sur chaque ligne de mes mains
Muettes

Il pleut des nuits

Assise sur un banc de pierre
J'entends tomber la lumière
Mes paupières closes
Attendent

Ce soir un rêve. Je suis une brume
Qu'un vent léger
Disperse

Je bois l'espace d'un vertige

La route est longue pour le voyage
Quelques vestiges entreposés là
Puis pas à pas
Immobile.


Leurre


*****

L'un noirci ses cahiers à spirales de je de mots et comble ses étagères
L'autre s'évertue à rêver pour ne pas oublier ses jeux d'enfants

Ils enchaînent des dialogues à rompre les distances

" Je fais et je défais mes lacets, et ainsi plusieurs fois par jour pour ne jamais oublier le geste qui me plie au sol
- Mes chaussures noires me lassent toujours bien cirées, un vernis impeccable où se reflète tout
- Le dimanche je joue au petit soldat mort, je lustre son image et n'hésite pas à sacrifier une brassée de fleurs pour son oubli
- Le septième jour à 10h le carrelage de la salle de bains ranime mes pieds puis le miroir me met en joue "

Ils rincent leurs idées sous les pluies battantes. Aucun besoin de les essorer
Leurs propos sont du vent qui anime leurs visages
Et ce n'est pas le soleil qui les séchera, ils ne parlent qu'aux portes du désert tapis dans leur ombre
Des grains ils firent une plage. Un château. Une dune.
La nuit tombe et se brise.

Le goûter

Elle attend les mille tourments qui dévoreront ses sens
Comme un orage qui gronde au loin
Et éclate soudain
Tonnerre, éclairs qui accorderont leur danse
Tourne tourne le ciel au dessus de leurs têtes
Flans moelleux au toucher velouté

Les doigts agiles pianotent les courbes chaudes
Envies croustillantes
C'est un matin qui s'éveille secoué d'un tremblement
Lueurs qui s'allument sur la plage de leurs yeux
Frais croissants sortant du four

Un appétit d'ogre brusquement l'anime
Il pense tartine et l'enduit de chocolat
C'est de sa langue que très lentement
Il la parcourra sous la salive fondant
S'en pourléchera

Les quelques miettes restants
D'une madeleine à l'origine petite et dodue
Ne furent épargnées
Par les lèvres gourmandes
Arômes citronnés d'un zest de plaisir
Ecumé

C'est ailleurs



C'est ailleurs que je chemine
D'un pas nonchalant et les mains en poings
Le coeur accroché à un réverbère.
Sont-ce des flocons entre ciel et terre
Qui couvrent l'ombre en voile cinéraire ?

Au creux de mon cache-col ils se tassent
Dans une gorge qui n'a plus de voix
Ce n'est pourtant pas un froid qui me glace
Mais nostalgie d'une dernière grimace

Le paysage reste blanc et vent
Ebouriffé de murmures et de chants
L'adieu au crépuscule qui s'allonge.
Le silence se dresse paravent

Maintes et maintes fois prise au dépourvu
L'âme émiettée de cet enfant perdu
Dans mon regard, son reflet suspendu.
Les fleurs des magnolias me revêtirent
C'est ailleurs que je chemine


Lin et L'hôte



Tu seras lin
et Je serai l'hôte
Je serai l'amphore
et
Tu seras l'envie,
Je serai la page
et Tu seras à la une
Tu seras la lune
et
Je serai la plage,
Tu seras agrume
et Je serai palais
Je serai glace
et
Tu seras royale,

Je suis courbe
et Tu es flanc

Tu seras terre
et
Je serai étrangère
Je serai danse
et Tu seras tempo,
Je serai pistache
et
Tu seras étendue
Tu seras tendre
et Je serai brin,
Tu seras encre
et
Je serai l'invisibilité

J'apparais lorsque
Tu me recouvres,

Tu es cercle
et
Je dessine l'horizon