samedi 18 août 2007

Leurre


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L'un noirci ses cahiers à spirales de je de mots et comble ses étagères
L'autre s'évertue à rêver pour ne pas oublier ses jeux d'enfants

Ils enchaînent des dialogues à rompre les distances

" Je fais et je défais mes lacets, et ainsi plusieurs fois par jour pour ne jamais oublier le geste qui me plie au sol
- Mes chaussures noires me lassent toujours bien cirées, un vernis impeccable où se reflète tout
- Le dimanche je joue au petit soldat mort, je lustre son image et n'hésite pas à sacrifier une brassée de fleurs pour son oubli
- Le septième jour à 10h le carrelage de la salle de bains ranime mes pieds puis le miroir me met en joue "

Ils rincent leurs idées sous les pluies battantes. Aucun besoin de les essorer
Leurs propos sont du vent qui anime leurs visages
Et ce n'est pas le soleil qui les séchera, ils ne parlent qu'aux portes du désert tapis dans leur ombre
Des grains ils firent une plage. Un château. Une dune.
La nuit tombe et se brise.

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